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Journal d’un français Le journal d’un français qui voit ce qu’il voit, qui pense ce qu’il pense et qui aime ce qu’il aime

Un dimanche, un artiste

Sinister

 

Steven Wilson et moi, c’est une longue histoire, enfin, façon de parler. Il arrive un âge où tout se transforme en longue histoire, où il y en a plus derrière soi que devant soi. Lorsqu’on fait un inventaire de sa vie, on se rend compte de toutes ces choses qui n’existent plus vraiment ou alors différemment, mais aussi celles qui ont résisté à l’épreuve du temps. C’est le cas de cet artiste britannique, comme de la musique en générale, que j’aborderai parfois à travers ce journal, quand l’envie m’en prendra. Il en sera de même pour la littérature. Je ne suis pas un monomaniaque.

Pour en revenir à Steven Wilson, pour moi, c’est bien simple, c’est le musicien/compositeur qui m’a fait le plus vibrer ces vingts dernières années, à travers ses différents groupes ou projets: Porcupine Tree, No Man, Blackfield, Storm Corrosion, mais également Bass Communion et I.E.M. Je dois également ajouter que sur scène, l’anglais nous propose une expérience à nulle autre pareille, bien loin de la bouillie sonore qui gâche si souvent les concerts. Cela fait maintenant plus de dix ans qu’il a entamé sa carrière solo, et même si l’arrêt de Porcupine Tree (le groupe avec lequel il a été connu) fut mal compris ou difficile à digérer par un grand nombre de fans, on a pas perdu au change, c’est le moins que l’on puisse dire. Ce fut là le prétexte à une nouvelle aventure, à une nouvelle liberté artistique et à des albums dont les sensations resteront indélébiles à ceux ou à celles qui y sont sensibles, que se soit le mélancolique insurgentes, l’époustouflant the raven that refused to sing ou encore l’émouvant Hand. Cannot. Erase.

Bref, je pense que c’est un artiste que vous devriez connaître. Si la musique signifie encore quelque chose pour vous, si le beau à un sens dans votre vie, si être en dehors des normes contemporaines ne vous fait pas peur, alors oui, je pense qu’il est temps de rattraper le temps perdu! Et ça tombe bien, puisque le nouvel album, harmony codex, vient de sortir, il y a quelques jours de cela.

Après la douche froide que fut pour moi the future bites sorti en 2021, je tremblais un peu à l’idée d’écouter les nouveaux morceaux du maître. Je craignais d’être, une fois de plus, déçu par la direction musicale, et, pour dire vrai, ça commençait plutôt mal, avec la découverte sur you tube d’economies of scale, un titre qui débute comme du Radiohead, mais trop répétitif, barbant à la longue. Heureusement, une pléiade d’autres morceaux viennent contredire cette première impression. Je pense à l’instrumental lumineux Harmony codex, à l’ovni presque rap d’actual facts, à la rencontre entre Steven Wilson et Nils Petter Molvaer (trompettiste norvégien) sur Inclination ou, enfin, au progressif de très grande classe qu’est Staircase, une longue pièce de près de dix minutes. Cet album aux multiples facettes et très contemporain constitue, pour l’auditeur qui s’y ose, un panel d’émotions très forts, un univers labyrinthique mais dont la fluidité et la façon dont il nous touche rend son oeuvre très accessible.

Mettre ce disque dans le lecteur cd de la chaîne hi fi, c’est comme partir en voyage, un voyage imprévisible, long de plus de soixante minutes, avec des paysages très variés, d’un titre à l’autre, passant du jazz rock et à l’électronique avec une incroyable maestria; une expédition aux contrastes saisissants, aux richesses inouïes; des pauses plus contemplatives, planantes, transportent l’auditeur vers des mondes inconnus, en plus des solos de guitare époustouflants, des mélodies dignes des Beatles, David Bowie ou Led Zeppelin... Se sera là un voyage très dense, fusionnel et passionnant, parfois pop rock ou au son synthétiques, d’autre fois purement progressif, avec des riffs Floydiens comme on les aime, des émotions à fleur de peau (le duo avec Ninet Tayeb sur rock bottom) ou de l’électro fusion.

S’y abandonner sera une promesse de plaisir, une envie d’y revenir, de s’ouvrir de nouveau, d’oublier le monde moderne, pour ne garder que celui-ci

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